résumé Introduction à la science politique S1 pdf

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La science politique est la discipline qui étudie les phénomènes politiques. Elle est le résultat de  l’institutionnalisation progressive d’un ensemble de champs du savoir (droit, économie, histoire, sociologie)  lorsque ceux-ci s’intéressent plus spécifiquement à l’étude du pouvoir, si bien que l’on a pu parler pendant  longtemps de sciences politiques au pluriel. Il s’agit donc d’une discipline se situant au carrefour de  plusieurs autres et dont les méthodes d’analyse sont les mêmes que celles utilisées par les sciences sociales. 

La « science » ou la « sociologie » politique constitue en effet un ensemble d'outils d'observation et d'étude  des faits politiques. Mais le caractère polysémique de la locution « politique » pose une problématique  fondamentale liée à la définition du terme lui-même et également à l'objet de la discipline, notamment la «  science politique » ou « sociologie politique » 



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Cours en ligne sciences Science politique

La définition de la science politique est fondée inéluctablement sur l'objet essentiel de son étude. Elle se  réfère à deux approches essentielles : une approche de facture juridique dont la notion d'État est le socle et  une approche purement sociologique axée sur la notion de pouvoir. La science politique est appréhendée  tantôt en tant que science de l'État ou science du pouvoir. 

- la science politique est la science de l'État 

: La cité « polis », qui s'est transformée en « État nation »  est l'objet fondamental de la science politique. Cette conception confère une importance capitale à la  notion de « souveraineté » attendu que le fait de supposer la science politique comme étant une science  relative à l'État et en considérant l'État comme un type de communauté « aujourd'hui le plus fortement  organisé et le mieux intégré »débouche sur un constat particulier : la société nationale (l'État) est  considérée comme un genre à part par rapport aux autres groupes ou collectivités, dans le sens d’une  position transcendante ou « souveraine ». L'État « serait une sorte de société parfaite ne dépendant  d'aucune autre et dominant toutes les autres »
.  

- la science politique est la science du pouvoir 

 cette conception est fondée sur le rejet de la supériorité  
de la collectivité publique, c'est-à-dire la « souveraineté » de l'État, qui est « considéré comme une  idéologie et non comme une réalité ».
  

a. définition du terme « politique ». 

Le terme « politique » est polysémique. Étymologiquement, il est issu du mot « polis » c'est-à-dire « Cité  »dans la Grèce antique, voire même du terme « politeia », c'est-à-dire la manière dont la cité est  organisée et le pouvoir en son sein est structuré. 
Par ailleurs , il importe éminemment de distinguer « le politique » de « la politique ». Au masculin, le politique s’entend à l’homme politique, à l’image que la société avait d’elle-même,  spécialement la « totalité, le lieu de la totalité du lien social de la cité ou de la communauté». Burdeau estime que le politique « investie un certain arrangement ordonné de données matérielles d'une  collectivité et des éléments spirituels qui constituent sa culture »8. Il résume encore plus le concept : « le  politique est l'expression de l'être du groupe ».9 
Plus précisément, «l'ensemble des structures induites des relations d'autorité et d'obéissance établies en  vue d'une fin commune : au moins que le groupe n'éclate pas »10. 
Au féminin, la « politique » signifie en premier lieu l'ensemble des actions que les gouvernants ou les  autres acteurs sociaux entreprennent en vue de prendre des décisions, d'influencer le processus de prise de  décision ou d'occuper des postes de responsabilité, c'est-à-dire « la traduction dynamique de tous les  phénomènes impliqués par la conquête et l'exercice du pouvoir ». 
La politique peut prendre un sens neutre, celui de « gestion », c'est-à-dire un ensemble de mesures  techniques, juridiques et financières en vue d'agir sur un secteur déterminé ou de traiter un problème  précis. À titre d'exemple, les accidents de la circulation constituent un véritable fléau socio-économique  qui exige une intervention pluridimensionnelle de la part des pouvoirs publics (législation plus sévère en  matière de circulation routière, modernisation des tests en vue d'obtenir le permis de conduire,  amélioration de l'état des routes et réduction des points noirs...)  
La politique peut également être comprise comme une « stratégie », c'est-à-dire un ensemble d'actions  successives tendant vers un but déterminé. L’INDH peut être assimilée à un exemple de « politique » ou  « stratégie » fondée sur un objectif précis : l'amélioration des conditions de vie d'une partie déshéritée de  
la souche sociale marocaine. 

b. la science politique est-elle une science? 

 Perçue concomitamment telle la plus ancienne des disciplines scientifiques vu son objet et la plus  récente eu égard ses règles et ses méthodes.  
L'introduction des méthodes scientifiques dans l'analyse en sciences sociales, en plus de sa lenteur,  débouche rapidement sur des impasses. La possibilité d'un minimum de scientificité de la science  politique demeure largement discutable. D'autre part, certaines quêtes, sans doute exagérées, de « lois  générales » confirment leur aspect à portée insignifiante . 
Mais à cet égard, certains auteurs (R.  Boudon) rappellent que le mode nomothétique n'est pas exclusif d’autres modes de connaissance pour  l’explication du « réel », surtout lorsqu'il s'agit d'une discipline (la science politique) à objet  difficilement intelligible par le procédé nomothétique puisque difficilement, pour ne pas affirmer,  insusceptible de quantification (de mesure). Ceci implique que la science politique « ne peut pas  (encore) se prévaloir de la recherche de “lois” comme (fins données univoquement) » 
Un désaccord subsiste quant à la scientificité de la science politique comme en témoigne les positions  de certains auteurs qui désavouent l'usage du terme « science » lui préférant le terme « sociologie »,  entre autres R.G. Schwartzenberg, à titre d'exemple qui, même s' il estime que « les deux termes sont  presque entièrement synonymes » 12 (21), affirme que « l'expression “sociologie politique” est  préférable, parce qu'elle marque bien que la sociologie politique constitue une branche de la  sociologie, une science sociale particulière »

c. Objet de la science politique. 

L'équivocité existant entre science politique et droit constitutionnel exprime l'objet initial de la  science politique, celui de discipline destinée à corriger, compléter et interpréter la théorie générale  de droit constitutionnel. N'étant plus le corollaire obligé du droit constitutionnel, elle s'érige en une discipline indépendante dont l'objet repose sur une approche articulée autour de l'observation des  phénomènes, la formalisation et la systématisation de ceux parmi eux qui peuvent avoir une portée  générale, notamment l'étude des faits politiques, la modélisation des rapports qui sous-tendent ces  faits de façon à pouvoir en ressortir des théories et des lois plus ou moins équivalentes aux théories et  aux lois nomothétiques. 
L'on peut déduire en toute bonne logique que l'objet de la science politique se puise dans le confluent 
du droit constitutionnel , d'autres disciplines et notamment de la philosophie politique tout en se  distanciant d'eux .

d. LES METHODES DE LA SCIENCE POLITIQUE. 

Toute approche scientifique s'appuie sur une démarche méthodologique rigoureuse . 
L'explication scientifique présuppose la systématisation théorique, spécialement la conception de  modèle théorique. Cette démarche s'érige en une véritable assise conceptuelle qui propose des outils  d'analyse et d’approches à un niveau élevé d'abstraction.  
Nous proposons dans cette partie l'étude de trois écoles parmi les plus connues: 
  • - L'approche structuro-fonctionnaliste. 
  • - L'approche systémique. 
  • - L'approche cybernétique

A. L'APPROCHE STRUCTURO- FONCTIONNALISTE. 
L'on distingue entre l'école fonctionnaliste (a ) et la tendance structuraliste (b). 

a. L'école fonctionnaliste  

L'analyse fonctionnelle est une modification de l'explication téléologique, c'est-à-dire de  l'explication qui se réfère non aux causes qui amènent l'événement étudié, mais aux fins qui  définissent son déroulement15. La fonction s'explique ainsi comme la contribution qu’apporte un  élément à l'organisation et à l'action de l'ensemble ou système dont il fait partie. 
Les précurseurs de cette approche sont H. Spencer pionnier de la tendance organisiste de l'école  fonctionnaliste avec une vision de société basée sur l'analogie entre un organisme vivant ou une  machine et un système social durable. De sa part, B. Malinovski s'appuie sur une vision basée sur les  fondements culturels et concourent directement à la mise en place des principes du fonctionnalisme  absolu.  
L'apport de R. K. Merton est indéniable au perfectionnement de l'approche fonctionnaliste moyennant son œuvre d'adaptation de l'approche initiale de la théorie fonctionnaliste, mettant en place des  concepts correcteurs la revigorant entre autres la notion des dysfonctions et Fonctions manifestes et  fonctions latentes . 
En matière des dysfonctions , il souligne qu'un même élément d'ensemble doué d'une fonction peut  être dysfonctionnel par rapport à un ou plusieurs autres éléments. Dans une hypothèse distincte, cet  élément peut fédérer la tension .En fait foi le cas de la religion qui est douée d'une fonction  d'intégration et de caution sociale confirmée. Dans des contextes sociaux et politiques bien  déterminés, elle se mue en un élément générateur de tensions et de conflits constants conséquemment à la manière dont elle est interprétée. 
Dans le même ordre des idées , il développe la notion de Fonctions manifestes et fonctions latentes . décelant la signification de l'élément sociale pour ceux qui y participent et les significations cachées,  inavouées que cet élément se charge de remplir. On en voudra principalement pour illustration le cas  de la "marche verte" qui a pour fonction manifeste la réintégration des territoires marocains du sud  tandis que la fonction latente de cette manifestation et l'intégration du système politique, fort secoué  par des crises politiques à répétition à cette époque.

a. La tendance structuralise .

La notion de "structure" s'affiche péniblement perceptible à moins qu'on la mette en interrelation avec  le "système". 
Selon J. Piaget , le mot "structure" propose une définition qui paraît recueillir l'unanimité des auteurs  en soulignant qu'en première approximation, une structure est un système de transformations qui  comporte de lois en tant que système (par opposition aux propriétés de ses éléments) et qui se  conserve et s'enrichit par le jeu même de ces transformations sans que celles-ci aboutissent en dehors  de ces frontières ou fassent appel à des éléments extérieurs". 
Le système , à en croire Lévi- Strauss , est un "ensemble significatif d'éléments indépendants, dans  lequel il y a priorité du tout sur les parties. Les éléments pris isolément, étant dénués de signification,  n'en acquièrent qu'au niveau du tout. La modification de l'un quelconque des éléments composants  entraînant une transformation de la composition du système, implique nécessairement la modification  de tous les éléments16. Avec le temps, la démarche structurale s’avère trop rigide et peu en mesure de  prêter à une étude profondeur des phénomènes sociaux. Le rejet quasi catégorique du fonctionnalisme  renforce le caractère abstrait et général de cette démarche. Mais Talcott Parsons propose une  approche structurale qui impartit une part importante à la notion de fonction. Cette conception  s'articule autour du système général de l’action et de l'aspect structural et l'aspect fonctionnel. 
En ce sens , le système général de l'action se situe dans quatre contextes : 
- le contexte physique (l'organisme neuropsychique des besoins et des exigences). - le contexte psychique (la personnalité). 
- le contexte social (interaction entre les personnes et les groupes). 
- le contexte culturel (normes, valeurs, idéologie...). 
L'action concrète est toujours globale s'inscrivant dans les quatre contextes à la fois et provient  toujours d'une intervention de force ou d'influence provenant de chacun d'eux . 
Chaque science de l'homme n'aborde que l'un de ces contextes.

B. L'approche systémique.
L'analyse du système politique telle que stipulée par David Easton s'annonce telle la théorie des systèmes permettant en premier lieu de considérer l'administration comme un ensemble d'éléments en interaction et constituant un 'tout' dont le comportement est différent de celui de la somme des parties. En second lieu, elle mettait en œuvre les ressources de la cybernétique pour interpréter ce 'tout' comme un système autorégulé avec contrôle, coordination et feed-back, c'est-à dire un système employant des ressources et des informations pour s'adapter aux changements de
l'environnement et maintenir ses caractéristiques essentielles"18. 
L'analyse systémique a ambitionne l'élaboration d'une base conceptuelle originale, reposant sur la  notion d'équilibre et posant un postulat essentiel à savoir la persistance des systèmes à travers le  changement. 
– l'approche de D. Easton. 
Définissant le système politique tel "l'ensemble des interactions par lesquelles les objets de valeur  sont répartis par voie d'autorité dans une société"19 (53).  
D. Easton assimile le modèle de système politique à un système cybernétique fonctionnant en circuit  fermé. Au départ, il considère le système comme une "boîte noire". Sa démarche consiste à analyser  les rapports du système politique avec l'environnement auquel il appartient et qui est lui même divisé  en deux parties, interne et externe de la société. 
La partie intra sociétale comprend le système économique, le système culturel, le système social. La  partie extra sociétale comprend le système politique international, l'économie internationale ou  encore le système culturel international. 

C. L'approche cybernétique 
Cette approche est conçue par Karl Deutsche est basée sur les similitudes existantes entre le système  de décision politique et le servomécanisme sous la forme d'un projectile autoguidé se dirigeant vers  une cible. 
Or, ce modèle reste trop cybernétique (Science des communications et de la régulation dans l'être  vivant et la machine) et incapable de devenir un véritable outil de connaissance de la complexité des  décisions politiques sans être complété par une théorie du sujet, que l'on peut trouver dans les travaux  d'Edgar Morin et par la prise en compte des ambiguïtés, irrationalités, interactions et rétroactions  imprévues. 
En ce qui concerne le système politique en tant que système décisionnel, il ne nous paraît pas  possible de définir les capacités d'action d'un système uniquement à partir de l'information ,et de  considérer cette dernière comme la condition nécessaire et presque suffisante d'une décision attendue,  finalement, d'un Etat technocratique. Car, comme le souligne Lapierre, la régulation homéostatique 

n'existe pas dans les systèmes sociaux, et moins encore peut-être dans le système politique. L'information qui entre dans le système ne doit donc être considérée que comme un des éléments de  la décision. Celle-ci s'explique en grande partie par la volonté d'action, le projet politique des acteurs,  leur organisation, leurs alliances et leurs conflits. D'où la nécessité d'une problématique du sujet  historique, totalement éludée par Easton qui n'accorde aucune place dans l'analyse aux structures et  aux organisations politiques elles mêmes. Yves Barel rejoint notre remarque en constatant que  l'analyse systémique se borne, trop souvent, à une étude qui est en quelque sorte celle du commerce  extérieur du système, aux inputs et aux outputs, en laissant de côté ce qui se passe dans le système,  alors que les problèmes des variations internes du système ne sont pas sans importance pour  comprendre les relations extérieures du système elles-mêmes. Dans cette perspective, l'acteur  politique ne devra plus être considéré comme un élément du système réduit à ses rôles sociaux,  comme c'est le cas chez Easton/Lapierre, ce qui évacue, comme le souligne Yves Barel, la  subjectivité des individus et leurs conduites illogiques par rapport à ces rôles.  On ne peut pas continuer sous prétexte de scientificité ou de modélisation, à théoriser en sociologie et en science politique comme si les insuffisances ou la folie de l'acteur individuel ou social n'existaient  pas, 
comme si les chambres à gaz, les procès staliniens, les massacres de Pol Pot, du Sentier  Lumineux ou des Tutsis avaient été des décisions politiques anodines caractérisées d'abord par la  rationalité.  
Une approche systémique de la décision incapable de rendre compte de tels événements ne serait pas  non plus d'un grand intérêt.

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