Introduction aux sciences économiques et gestion S1 PDF
1ier cycle du Droit français 2022-2023
Professeur : Dr. JAMI JIHAD Filière : Droit section française
Faculté des sciences juridiques économiques et sociales Tanger
F.S.J.E.S Tanger
CHAPITRE 1 : OBJET ET MÉTHODES DE LA SCIENCE ECONOMIQUE
Domaine de la science économique
L’économie plutôt une science sociale
CHAPITRE 2 : COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
Le Mercantilisme
La Physiocratie et l’émergence du libéralisme
Le courant classique et la critique marxiste
Le courant néoclassique et l’approche keynésienne
Le courant post-keynésien
CHAPITRE 3 : PRINCIPAUX ACTEURS ECONOMIQUES
Qu’est-ce qu’un acteur économique ?
Les entreprises et la production
Les ménages et la consommation
L’Etat
CHAPITRE 4 : NAISSANCE DES THEORIES DES ORGANISATIONS OU L’ESSOR DES
SCIENCES DE GESTION
Naissance et objet de la théorie des organisations
Comprendre l’organisation
Les écoles de pensées en matière d’organisation
CHAPITRE 5 : SYNTHESE DES ECOLES DE PENSEES EN SCIENCES DE GESTION
L'Ecole Néoclassique ou Empirique
L'école systémique
L'école japonaise du management de la qualité
CONCLUSION GENERALE
introduction generale cours sciences économiques et gestion S1
Questions de synthèse : Introduction aux sciences économiques et de gestion
Plan
Étymologiquement, le mot « économie » trouve son
origine dans le vocable grec «oïkonomia», qui signifie
gestion de la maison.
Le mot est constitué de « oikos », c’est-à-dire maison,
et « no- mos », c’est-à-dire gérer et administrer.
L'économie est donc l'art de bien administrer une maison, de
gérer les biens d'une personne, puis par extension d'un pays.
Plus généralement, l'économie est une science sociale qui
étudie la production, la répartition, la distribution et la
consommation des richesses d'une société.
La définition de l'économie n'est pas consensuelle. Ses
contours et son contenu varient en fonction des auteurs et
des courants de pensée.
A partir du XVIIIème siècle particulièrement, une véritable
pensée économique va se développer.
La doctrine Mercantiliste
La doctrine Physiocratique.
Penseurs et économistes libéraux.
Les classiques
Les Néoclassiques marginalistes.
La science économique, au même titre que les autres
sciences, possède son propre objet d’étude et ses propres
méthodes et techniques d’analyse.
Au début du XXe siècle est née la théorie des organisations,
au cours de la seconde révolution industrielle.
Les sciences de gestion ont évolué depuis ce temps,
intégrant par ce fait, plusieurs disciplines ou
compétences.
Fondée par des praticiens, ingénieurs et dirigeants d’entreprise,
la théorie des organisations deviendra, avec le concours
d’universitaires et de chercheurs, une discipline scientifique
pluridisciplinaire autonome (sciences de gestion) qui fera appel à
diverses branches des sciences humaines : psychologie,
sociologie, économie, management, statistique...
Chapitre 1 : Objet et méthodes de la science économique
Domaine de la science économique.
Economie plutôt une science sociale.
Méthodes de la science économique
• La science économique, à l’instar des autres sciences, a
son propre objet d’étude à savoir l’activité économique
des Hommes vivant au sein d’une société en vue de
satisfaire leurs différents besoins.
I- Domaine de la science économique
I.1- Quelques problèmes économiques
• Toutes les sociétés et à travers toutes les époques de leur existence
ont fait face à différents problèmes et de différentes natures :
guerres, épidémies, chômage, inflation, etc.
I.2- Comment définir la science économique ?A la
lumière de ce qui a été dit précédemment, on pourra
énoncer une première définition de la science
économique :
«La science économique est la science qui s’intéresse à
l’étude et l’analyse des problèmes économiques ».
Généralement, les problèmes économiques naissent de
l’écart existant entre l’utilisation des ressources, d’une
part, et la satisfaction des besoins, d’autre part.
facteurs de production
biens économiques
production
consommation
Les besoins sont illimités
Les ressources sont limitées
La rareté
Les choix
Coûts d’opportunité
Illustration du problème de choix :
Supposons qu’un individu possède une somme de 10 dhs comme
ressource qui souhaite dépenser entièrement en achetant deux biens
: b1 et b2.
L’individu voudrait bien acheter 10 unités de b1 et 10 unités de b2.
Question : cette combinaison est-elle accessible grâce à ce budget ?
Réponse : oui, mais à condition que le prix d’une unité de b1 soit
½dhs et même chose pour une unité de b2.
Un choix est valable si la combinaison d’achat lui
correspondant est accessible. Une combinaison est
accessible si elle ne dépasse pas les ressources.
La contrainte
x p1 + y p2 ≤ 10
Tableau des choix valables
Unités b1 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Unités b2 5 4 4 3 3 2 2 1 1 0 0
Ressources 0 1 0 1 0 1 0 1 0 1 0
A travers ces trois concepts, on aboutit à une 2ième
définition de la science économique :
« La science économique est une science qui s’intéresse
aux problèmes de l’affectation des ressources rares à des
fins alternatives et concurrentes ».
I.3- classification des problèmes économiques
La majorité des problèmes étudiés par les économistes
appartiennent à des classes de problèmes soulevés par les
questions suivantes :
– Quels sont les biens économiques à produire et en quelles quantités ?
– De quelle manière seront-ils produits ?
– Comment les répartir entre les membres de la société ?
– N’y a-t-il pas de gaspillage de ressources ?
– Le pouvoir d’achat reste-t-il stable à travers le temps ?
– La capacité de production augmente-t-elle à travers le temps ?
Quels sont les biens économiques à produire et en quelles quantités ?
Comment doit s’opérer le choix entre les différents points de la frontière des
possibilités de production ?
De quelle manière seront produits les biens économiques ?
• Pour produire un bien économique, plusieurs méthodes
sont techniquement possibles.
• En voici deux à titre d’exemple :
Combinaison n°1 : en utilisant moins de terre mais plus
d’engrais et de travail.
Combinaison n°2 : en utilisant plus de surface cultivable et
moins d’engrais.
Quelle technique utiliser alors ?
• inefficacité de la technique.
• réaffectation des ressources
Comment répartir les biens économiques entre les
membres de la société ?
• Il s’agit de la répartition du revenu national entre les
différents groupes comme les propriétaires fonciers,
les capitalistes et les travailleurs.
N’y a-t-il pas de gaspillage des ressources ?
• ressources inemployées.
• Le sous-emploi des ressources
Le pouvoir d’achat reste-t-il stable à travers le temps ?
La capacité de production augmente-t-elle à travers le temps ?
Une 3ième définition, plus raffinée, de la science
économique :
« La science économique, définie de manière extensive,
s’intéresse à la fois à la manière dont une société utilise
ses ressources, et à la manière dont elle répartit la
production entre les individus et les groupes dans la
société».
I.4- Analyse et politiques économiques
Toute action de politique économique présente deux aspects : elle
porte à la fois sur les fins que le décideur cherche à atteindre et
sur les moyens à l’aide desquels les objectifs fixés seront atteints.
L’analyse économique, quant à elle, est sensée
apporter des réponses à quatre principales
questions et aidant, par-là, le décideur à prévoir
les conséquences de chacune de ces décisions :
– Quels sont les objectifs à poursuivre ?
– Les moyens pour les atteindre sont-ils suffisants ?
– Ces moyens ont-ils des effets « secondaires »
contraires aux objectifs ?
– Parmi les moyens disponibles, n’existe-t-il pas de
meilleurs ?
• L’économie plutôt une science sociale
II.1- Qu’est-ce qu’une approche scientifique ?
D’une manière générale, une approche scientifique consiste à
interpréter la réalité.
«La science économique est la science qui
s’intéresse à l’étude et l’analyse des problèmes
économiques ».
« La science économique est une science qui
s’intéresse aux problèmes de l’affectation des
ressources rares à des fins alternatives et
concurrentes ».
II.2- Economie positive et économie normative
• Il importe de distinguer deux approches de la science économique.
La première est dite positive et la seconde a reçu le nom de
normative.
• L’approche positive concerne les explications objectives ou
scientifiques du fonctionnement de l’économie.
• L’approche normative de l’économie donne des prescriptions et des
recommandations basées sur des jugements de valeur personnels
II.3- Microéconomie et macroéconomie
La microéconomie traite dans le détail des activités particulières de l’économie
La macroéconomie, quant à elle, insiste essentiellement sur toutes ces interactions dans
l’ensemble du système économique.
Méthodes de la science économique
Etapes :
• L'observation
• L'explication
• La prévision
Chapitre2 : Courants de la pensée économique
Le Mercantilisme.
La Physiocratie et l’émergence du libéralisme.
Le courant classique et la critique marxiste.
Le courant néoclassique et l’approche keynésienne.
Le courant post keynésien
On peut considérer que la pensée économique date du
XVIe siècle, avec les mercantilistes,
ou même la faire remonter au XIVe siècle avec Ibn
Khaldoun pour lequel la réflexion économique ne pouvait
se détacher de la réflexion philosophique.
C’est surtout à partir du XVIIIe siècle que va se développer
une véritable pensée économique.
Les classiques la désignent par « économie politique » et
le terme de science économique,
aujourd'hui communément employé pour qualifier cette
discipline, apparaît à la fin du XIXe siècle, sous la plume
des économistes marginalistes.
Évolution chronologique des principaux courants de la pensée
économique
Postkeynésiens Keynésiens
-Début du 20 ème
Néoclassiques
-A la fin du 19 ème
Marxistes
-Au 19 ème siècle
Classiques
-Au milieu du 18 ème
Physiocrates
-Vers le 18 ème siècle
Mercantilistes
-Vers le 16 ème siècle
46
Le Mercantilisme
Courant dominant en Europe du milieu du XVIème au
XVIIIème siècle.
Jean Bodin,
Antoine de Montchrétien,
Sébastien Vauban
ou Jean-Baptiste Colbert (1619-1683) en France,
William Potter,
John Locke,
Dudley North
ou Thomas Gresham (1519-1578) en Angleterre.
47
La Physiocratie et l’émergence du libéralisme.
La Physiocratie désigne le pouvoir de la nature.
C’est une doctrine économique du XVIIIème siècle,
fondée sur la conception de « l’ordre naturel » de la
société selon laquelle seule la terre peut créer des
richesses.
48
II.1- Véritable école de pensée économique
Contrairement au mercantilisme, la physiocratie est
une véritable école de pensée, fortement structurée.
Elle est délimitée dans le temps (1750- 1770) et dans
l’espace (France).
C’est François Quesnay (1694-1774), chef de file du
courant physiocratique, qui a posé les bases de
l’approche libérale en s’opposant au Mercantilisme.
49
Les physiocrates sont connus pour leur célèbre
formule : « Laisser faire, laisser passer » de Vincent
Gournay (1712-1759) qui résume bien l’idée du libreéchange et de la libre initiative.
50
II.2- Agriculture comme seule source de richesse
La question est la même que celle posée par les mercantilistes.
Comment augmenter la richesse de la Nation ?
Ce n’est pas l’accumulation de métaux précieux grâce au
commerce qui va augmenter la richesse comme le préconisent
les mercantilistes, mais la source de richesse exclusive chez les
physiocrates est plutôt la terre. Seule la terre crée de la valeur.
51
Dépenses
Revenus Production
Le courant classique et la critique marxiste.
Les économistes Classiques sont avant tout libéraux.
Adam Smith (1723-1790), philosophe et économiste anglais,
auteur de l’ouvrage « Recherches sur la nature et les causes de
la Richesse des Nations (1776) » est considéré comme le «
père » de l’économie politique.
53
III.1- Les principes de base.
Une place très importante est accordé par les
économistes classiques au libre exercice de l’activité
économique en s’opposant à toute sorte d’obstacle qui
pourraient déranger les producteurs ou les
consommateurs d’agir en toute liberté et autonomie.
54
a- Libertés individuels.
Il y a une continuation de la pensée classique avec celle des
physiocrates en ce qui concerne la liberté des individus à agir
par leur propre initiative sans faire face à quelconque obstacle
qui serait imposé par une autorité supérieure. Les individus
doivent bénéficier d’une totale autonomie dans l’organisation de
leur propre existence.
55
b- Primauté du marché
Le cadre idéal : un marché dit de concurrence pure et parfaite
dont les caractéristiques sont les suivantes :
- Atomicité des intervenants (grand nombre d’offreurs et de
demandeurs).
- Transparence de l’information.
- Mobilité des facteurs de production.
- Homogénéité des produits.
- Fluidité (libre entrée et sortie du marché).
56
c- Non à l’interventionnisme.
Smith considère qu’il serait insensé pour une autorité
publique de prétendre décider à la place des individus
de l’emploi des ressources productives.
57
d-Non au protectionnisme.
Sur un plan international, Smith préconise le libre- échange,
mais de plus, chaque pays doit se spécialiser dans la
fabrication des produits pour lesquels il a des conditions
meilleures que les autres pays, c’est-à-dire chaque fois qu’il a
un avantage absolu sur tous les autres pays.
58
e- Trois classes sociales
La classe des propriétaires fonciers qui sont en possession
des terres;
La classe des entrepreneurs capitalistes qui fournissent le
facteur « capital »;
La classe des travailleurs qui fournissent le facteur « travail».
59
III.2- Des lois économiques.
la loi des avantages comparatifs,
la loi des débouchés,
la loi naturelle de l’évolution de la population,
la loi des rendements décroissants.
60
a- Loi des avantages comparatifs
David Ricardo (1772-1823), connu pour son ouvrage «
Principes de l’économie politique et de l’impôt »
fonde la théorie des avantages comparatifs ou
«avantages relatifs ».
61
62
France Corée
Portable 10H/p 12H/p
Blé 1H/tb 2H/tb
• Avantages absolu et
comparatif
• Soit 2 pays:
– France (F)
– Corée (Co)
• Produisant du blé et des
portables,
• Le nombre de travailleurs
nécessaires (H) dans chaque
pays :
– par portable (p)
– par tonne de blé (tb)
Tableau comparatif des coûts de
production
Histoire et théorie du commerce international
63
Les théories du commerce international et
leurs limites
Fabrication Au Nord Au Sud
1 machine 80h 120h
1 lot de
vêtements 90h 100h
Mais alors, pourquoi le Nord importerait-il des machines et des
vêtements ?
Il faut prendre en compte la question des coûts relatifs
64
A- Les théories de Smith et Ricardo
1/ La théorie des avantages absolus (A. Smith)
Adam Smith
est considéré
comme le père
du libreéchange
Théorie des avantages absolus : un produit ne peut
être exporté que si les producteurs disposent de coûts
plus faibles et donc d’une productivité plus élevée que
leurs concurrents
Raisonnement en termes de coûts absolus
Le pays disposant de la productivité la plus élevée
dans la fabrication d’un produit, devrait donc se
spécialiser dans sa production.
La théorie des avantages absolus exclut
l’échange réciproque entre pays de niveau de
développement très différents
65
France Corée
Portable 10H/p 12H/p
Blé 1H/tb 2H/tb
Avantage comparatif
Si la F veut produire 1 p en +, elle doit déplacer 10 H de
la production de blé vers la production de portables,
D’où une de 10 t de blé
Si la Co veut produire 1 p en +, elle doit déplacer 12 H
de la production de blé vers la production de portables,
D’où une de 6 t de blé
Comme la en tb est moindre pour la
Co que pour la F, on dit que la Co
dispose d’un avantage comparatif sur la
F dans la production de portables.
En revanche, la F dispose d’un avantage comparatif dans la
production de blé.
Tableau comparatif des coûts
de production
Histoire et théorie du commerce international
66
2/ La théorie des avantages relatifs ou
comparatifs David Ricardo remet en cause la théorie
précédente en montrant que le raisonnement doit
s’effectuer non pas en termes de coûts absolus
mais en termes de coûts relatifs
Théorie : les flux d’échanges réciproques ne
dépendent pas de l’existence d’un avantage absolu
pour chaque pays mais de la seule différence des
rapports de coûts entre les pays.
coûts relatifs
Pour fabriquer Nord Sud Nord Sud
1 machine 80h 120h 80/90=0.88 120/100=1.2
1 lot de
vêtements 90h 100h 90/80=1.125 100/120=0.83
67
• En théorie, chacun des partenaires doit donc équilibrer sa balance ; chaque
pays doit gagner en bien être et en richesses
• Les théories de Smith et Ricardo sont un bon point de départ pour
comprendre les échanges internationaux contemporains
Prolongement de ces théories ?
Limites ?
68
Les hypothèses du raisonnement de Ricardo,
La théorie des avantages comparatifs est fondée sur
hypothèses :
Mobilité interne des facteurs de production,
Immobilité externe des facteurs de production,
Il existe un seul facteur de production : le travail,
Les avantages comparatifs sont durables : un pays avantagé le restera,
raisonne ment dans le cadre d'un commerce interbranche,
Les pays sont de taille identique,
Les pays ont des techniques de production différentes,
69
Déterminants des avantages comparatifs
Les dotations naturelles
Les dotations acquises
La supériorité de la technologie
La spécialisation
70
Le prolongement contemporain de la théorie ricardienne,
• Le théorème HOS
• Les économistes suédois, B. OHLIN et E.F. HECKSCHER,
s’inscrivant dans le courant néoclassique,
• ils créent en 1933 le célèbre théorème d’HECKSCHEROHLIN, appelé aussi théorème HOS (HECKSCHER- OHLINSAMUELSON)
• L’économiste américain Paul Anthony SAMUELSON en a
présenté une formulation mathématique.
• HOS ?
71
• Globalement, on peut distinguer deux types d’activités :
– Les activités capitalistiques, ou intensives en capital, qui
nécessite plus de capital technique ;
– Les activités intensives en main d’oeuvre, qui nécessitent
une proportion plus importante du facteur travail.
• Chaque pays a avantage à se spécialiser dans les activités
qui lui permettent d’utiliser plus intensément le facteur
dont il est abondamment doté.
72
Le prolongement contemporain de la théorie ricardienne,
• Selon le théorème HOS : les différentes nations sont
amenées à:
– exporter les produits incorporant une forte quantité du
facteur de production qu’elles détiennent en abondance,
– importer les produits incorporant une forte quantité du
facteur de production dont elles sont peu dotées
73
Le prolongement contemporain de la théorie ricardienne,
• Dans la théorie HOS, les auteurs raisonnent avec plusieurs
facteurs de production : le travail, la terre et le capital sont
pris en compte, ainsi que leurs différentes qualités.
• La qualité des facteurs de production doit être
particulièrement prise en compte
• Wassily LEONTIEFF dans son célèbre paradoxe évoque ce
dernier point,
74
• Les prolongements actuels des théories du commerce international
• Les nouvelles théories du commerce international sont développées
par des auteurs comme PAUL KRUGMAN du MIT (Massassuchets
Institute of Technology).
• Ces nouvelles théories considèrent que les avantages comparatifs
sont plus une conséquences qu’une cause des échanges
internationaux.
75
B- Les théories suédoises (théories des dotations
factorielles)
Hecksher et Ohlin sont les théoriciens de l’inégalité des
dotations en facteurs
Théorie : Chaque pays est doté de facteurs de
production en proportion différente ; cette
différence de proportion conditionne la nature des
échanges entre les pays.
Cette théorie fut complétée plus tard par l’analyse
de Paul Samuelson (prix Nobel d’économie en
1970) conduisant ainsi à la formulation du célèbre
théorème HOS
Les 3 facteurs de production sont : le travail, le capital et les
ressources naturelles
Chaque pays combine ces facteurs de manière différente
76
Loi de la proportion des facteurs, Ohlin, 1934 : un pays tend à se spécialiser dans la
production pour laquelle la combinaison de facteurs dont il dispose lui donne le
maximum d’avantages ou le minimum de désavantages
• La production de biens différents nécessite des
facteurs de production en proportion différente
• Les pays ont des dotations relatives différentes en
facteurs de production
• Chaque pays a un avantage comparatif pour les
biens qui contiennent une proportion élevée du facteur
dont il est abondamment doté
Théorème d’Hecksher-Ohlin : le commerce international tend à produire
une égalisation des rémunérations de facteurs, égalisation qui ne saurait
être absolue
77
C- Les limites aux théories classiques du commerce
international
1/ Le paradoxe de Léontief
En 1954,
Léontief, fait
une étude
empirique sur
le commerce
extérieur
américain
Paradoxe de
Léontief :
• Opinion admise : aux USA, le capital est le facteur
abondant et la main d’œuvre est le facteur rare
• L’étude de Léontief démontre que les USA importent des
biens à forte intensité de capital
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• Les théories suédoises sont insuffisantes, il ne faut pas prendre en compte 3 facteurs de
production, mais 5
Hecksher-Ohlin Léontief
Travail Travail non qualifié
Capital Travail qualifié
Ressources naturelles Capital (usines et équipements)
Terre cultivable
Gisements miniers et pétrolifères
• Le travail qualifié est abondant aux USA
Le paradoxe de Léontief met en évidence le rôle essentiel de la
qualification professionnelle dans l’explication de la configuration
des échanges
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Les théories traditionnelles du commerce international ne parviennent
pas à expliquer l’accroissement des échanges croisés de produits
semblables depuis une cinquantaine d’années.
2/ Les échanges croisés
• Les avantages relatifs peuvent évoluer
• Le goût des consommateurs a une influence
• Une branche globalement déficitaire dans un pays peut avoir des
firmes compétitives qui exportent
80
3/ Les avantages relatifs peuvent être remis en
cause• Le modèle de Ricardo raisonne de manière ultra-simplifiée (2
pays, 2 biens)
• Mesures protectionnistes des Etats
• Aucune prise en compte des phénomènes monétaires qui
peuvent modifier la nature des échanges (variation des taux de
change)
• Evolution des structures productives dans le temps
• Pas de prise en compte des coûts de transport, ni des
délocalisations
• Difficultés des pays en voie de développement à s’intégrer
dans le commerce international
• 80% des échanges mondiaux se font entre les pays de la
triade (ALENA – UE – ASEAN)
• Enjeux de dominations financières et commerciales 81
II/ La diversité des relations économiques
internationales
A- La diversité des relations internationales
quant à leur nature
• Relations politiques et diplomatiques
• Mouvements de personnes
• Échanges commerciaux de biens et de services
• Mouvements de capitaux
• Échanges intellectuels et techniques
• Échanges culturels
Interactions entre ces différentes formes de relations
internationales
82
B- La diversité des relations internationales
quant à leurs acteurs
• Le consommateur est le principal artisan du commerce
international
• Les entreprises jouent un rôle essentiel dans les relations
internationales : elles exportent, importent, se multinationalisent,
implantent des filiales de production, de distribution, etc.
• Le système bancaire est très
internationalisé
83
C- Diversité des relations internationales quant à
leur intensité
• Intensité nulle : autarcie
• Intensité faible : protectionnisme - nationalisme
• Intensité forte : union douanière, union
économique
84
III.2- Des lois économiques.
la loi des avantages comparatifs,
la loi des débouchés,
la loi naturelle de l’évolution de la population,
la loi des rendements décroissants.
85
b- Loi des débouchés
Jean-Baptiste Say (1767-1832) dont le principal ouvrage est le
« Traité d’économie politique » se présente lui-même comme un
disciple d’Adam Smith.
Le déséquilibre économique va disparaitre par
autorégulation.
86
c- Loi naturelle de la population
Thomas Malthus (1766-1834) publie en 1798 son ouvrage «
Essais sur le principe de population » dans lequel il développe
une théorie qui expose le mécanisme selon lequel la population
augmente plus vite que les subsistances. Suivant cette « loi de
Malthus », la population augmente selon une progression
géométrique alors que les denrées alimentaires
augmentent selon une progression arithmétique.
87
III.3- Critique marxiste
L’analyse de Karl Marx (1818-1883) est avant tout une critique
de la pensée économique de son époque. En adoptant une
méthode dialectique et une conception matérialiste de l’histoire,
Marx procède à une analyse critique du système de
production capitaliste et va rompre avec les fondements de la
pensée classique au niveau, au moins, de trois points :
Il va réfuter, notamment, l’existence de ces lois
économiques naturelles et universelles chères aux
classiques.
88
IV- Le courant néoclassique et l’approche keynésienne.
La théorie néoclassique a pris naissance à partir de 1870,
simultanément dans plusieurs pays et sous la plume de trois
auteurs différents et complètement libéraux.
William Stanley Jevons (1835-1882) en Angleterre,
économiste anglais à qui l’on doit le principe du calcul marginal.
Il a publié en 1871 « La théorie de l’économie politique » ;
Carl Menger (1840-1921) en Autriche. Il a publié en 1872 « Les
fondements de l’économie » et
Léon Walras (1834- 1910) en France, économiste français
connu pour son ouvrage « Eléments d’économie politique pure
» qui a introduit les calculs mathématiques en économie.
89
IV.1- Principes du courant néoclassique
a- Raisonnement marginal
Les néoclassiques ont mis en évidence le principe du calcul
marginal et de l’utilité marginale. Le raisonnement marginal
constitue la méthode fondamentale de l’analyse néoclassique.
Par utilité marginale d’un bien il faut entendre la satisfaction que
procure l’utilisation de la dernière unité consommée de ce bien.
90
b- Rationalité économique
Elle suppose que l’individu poursuive des fins cohérentes entre
elles, qu’il utilise des moyens cohérents entre eux et adaptés
aux fins poursuivies. La rationalité économique consiste en fait
en deux hypothèses :
L’individu est capable de classer les choix
L’individu rationnel ne cherche pas simplement à satisfaire ses
besoins mais à les satisfaire le mieux possible.
Le comportement maximisateur
91
c-Valeur - utilité.
La détermination de la valeur d’un bien chez les
économistes classiques, on l’a vu, est basée sur la
quantité de travail ou de l’effort nécessaire à la
production de ce bien.
Cette valeur sera donc une valeur objective et
absolue. Par contre, chez les néoclassiques, la valeur
d’un bien est déterminée plutôt par son utilité pour
celui qui le demande.
92
d-Notion d’équilibre économique.
L’analyse néoclassique montre que les confrontations de l’offre et de
la demande sur les différents marchés conduisent à l’équilibre, c’està-dire à l’égalisation de l’offre et de la demande et à un prix
d’équilibre.
On peut considérer cet équilibre en termes partiel ou en termes
général. L’équilibre est partiel si on considère chaque marché de
manière séparée.
L’équilibre est général si on envisage tous les marchés
simultanément.
93
IV.2- Les écoles néoclassiques
Le courant néoclassique est le fruit de différentes écoles de
pensée partageant la même méthode d’analyse basée sur le
raisonnement à la marge (révolution marginale) et une
formalisation ma- thématique des comportements économiques
des agents.
a-Ecole de Lausanne.
Cette école regroupe tous les économistes qui sont dans la
lignée de Leon Walras et de Wilfredo Pareto. Elle met l’accent
sur l’intérêt général et le concept d’optimum. On l’appelle aussi
« école de l’équilibre général » ou « école mathématique de
Lausanne ». L’optimum de Pareto renvoi à une situation dans
laquelle il n’est pas possible d’améliorer la satisfaction d’un
individu sans détériorer celle d’un autre.
94
b-Ecole autrichienne.
Elle est née à Vienne par l’impulsion de Karl Menger.
Cette école a joué un très grand rôle dans l’approche
économique dit marginalisme. De ce fait, on appel
cette école « école marginaliste de vienne ». Ces
principaux auteurs sont : Eugen Von Böhm-Bawerk
(1851-1914); Ludwig Von Mises (1881-1973) ;
Friedrich Von Wieser (1851-1926).
c-Ecole de Cambridge
Le grand maitre à penser de cette école est Alfred
Marshall dont l’ouvrage sur « les principes de
l’économie » a été publié en 1890. Cette école
propose plutôt une théorie de l’équilibre partiel qui va
s’intéresser séparément aux équilibres des agents
économiques et aux équilibres des marchés. 95
IV.3- Approche Keynésienne
L’approche keynésienne est très différente des approches
libérales (classique et néoclassique) ainsi que de l’analyse
marxiste qui lui précèdent.
John Maynard Keynes (1883-1946) a écrit son ouvrage « La
théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie » dans
lequel il explique son approche économique et ses divergences
avec les courants libéraux. Favorable, à un certain degré, à
l’économie de marché mais il défend surtout une intervention de
l’Etat dans l’économie. Il en a d’ailleurs prouvé la nécessité lors
de la crise de 1929. Son approche est macroéconomique à
l’opposé de l’approche microéconomique des Néoclassiques.
L’approche keynésienne a eu une grande influence sur la
pensée économique contemporaine notamment par son aspect
pratique, telle que l’on parle de « révolution keynésienne ».
a-Analyse macroéconomique
L’accent est mis sur les grandeurs globales mais
surtout sur les interdépendances entre ces grandeurs.
L’analyse porte sur des agrégats économiques tels
que :
Le produit intérieur brut.
Le produit national brut.
Le revenu national brut.
L’offre globale.
La demande globale.
L’investissement global.
L’épargne globale.
Emploi.
Chômage.
Inflation.
etc. 97
Le circuit des agents économiques.
98
Au sein de l’analyse macroéconomique, Keynes donne
une nouvelle conception de la fonction de la monnaie,
diamétralement opposée à celle des deux thèses
classique et néoclassique.
La monnaie est considérée comme un instrument
actif ayant ses fonctions propres et qui peut faire l’objet
d’une offre et d’une demande comme tout produit sur le
marché et avoir un prix : le taux d’intérêt.
La monnaie n’est donc plus un simple « voile » ou juste
un intermédiaire « neutre » d’échange de produits
comme c’est le cas chez ses prédécesseurs.
99
b-Rôle actif de l’Etat
L’Etat joue un rôle actif dans l’activité économique. Il
devient, dans la conception keynésienne, un agent
économique qui doit intervenir au sein de l’activité
économique, surtout du côté de la demande.
100
V-Le courant post-keynésien
L'école post-keynésienne a pour ambition de proposer des analyses qui
soient keynésiennes non plus seulement dans leurs résultats, mais aussi
dans leurs prémisses. En cela, elle se différencie profondément des
approches « syncrétiques ». En suivant la présentation proposée par Marc
Lavoie (1992), on peut résumer les principaux éléments du cadre d'analyse
proposé par l'école post- keynésienne.
101
Chapitre3 : Principaux Acteurs économiques
• Qu’est-ce qu’un acteur économique ?
• Les entreprises et la production.
• Les ménages et la consommation.
• L’Etat
102
Pour comprendre comment s’organise l’activité
économique, il est nécessaire de bien définir
quels sont les principaux acteurs qui interviennent
dans la vie économique. Il faudrait également
préciser leurs rôles respectifs au sein de la sphère
économique.
Ce chapitre vise, tout d’abord, à donner une
vision d’ensemble sur ces différents acteurs et
leurs fonctions. Ensuite, il apportera les précisions
nécessaires sur deux acteurs particuliers : les
consommateurs et les producteurs.
103
Qu’est-ce qu’un acteur économique?
On définit comme acteur ou agent économique une catégorie homogène qui
regroupe les décideurs réalisant des opérations identiques et ayant des
spécificités communes. Un acteur est donc un individu ou un groupe d’individus
constituant un centre de décision économique indépendant. Par conséquent,
chaque individu et chaque organisation composant la société peut être considérée
comme un acteur économique.
104
I.1- Les catégories d’acteurs
Les acteurs ou agents économiques sont regroupés par la
comptabilité nationale en sept catégories significatives et
selon deux critères essentiels : la fonction économique
principale et les ressources principales.
Les ménages.
105
– Les institutions financières.
– Les sociétés non financières.
– Les sociétés d'assurances.
106
– Les administrations publiques.
– Les administrations privées.
107
– Le reste du monde.
108
I.2- Les opérations entre acteurs
les opérations sur biens et services, les opérations de répartition et,
enfin, les opérations financières.
A. Les opérations sur biens et services
La production.
La consommation intermédiaire.
La consommation finale
L'investissement.
Les importations et exportations.
La valeur ajoutée.
b. Les opérations de répartition
La rémunération des salariés.
Les revenus de la propriété et de l'entreprise.
Les impôts liés à la production et à l'importation.
Les subventions d'exploitation.
Les opérations d'assurance dommages.
Les transferts courants sans contrepartie.
Les transferts en capital.
111
C. Les opérations financières
Il s’agit de l’ensemble des opérations réalisées par
les organismes financiers en matière de crédit et
de placement en valeurs mobilières (actions et
obligations).
112
II. Les entreprises et la production
• L'entreprise est le principal agent producteur et
par conséquent le plus gros utilisateur des
facteurs de production que sont généralement
le travail et le capital.
• La production est un acte qui consiste à
combiner ces facteurs pour créer des biens et
des services (biens immatériels) destinés à la
vente sur le marché.
113
II.1- Les facteurs de production
A. Le facteur Travail
Il correspond à l'ensemble des activités manuelles et
intellectuelles qui concourent à la production de biens et
services.
B. Organisation du travail
Comment répartir le travail entre les différents salariés
d'une entreprise ?
Plusieurs analyses de l'organisation du travail au sein du
processus productif se sont développées. On retient
essentiellement : le taylorisme, le fordisme et le
toyotisme. 114
C. Le facteur Capital
Du point de vue de la production, le capital correspond à l'ensemble des biens
qui permettent la production d'autres biens et services.
Types de capital
• On distingue généralement entre le capital circulant et le capital fixe
115
d. Propriétés des facteurs de production
1. La divisibilité
2. La substituabilité
3. La complémentarité
116
e. Facteurs fixes et facteurs variables
Pour augmenter la production en courte période sans la prévoir, on doit
distinguer des facteurs de production fixe et des facteurs variables.
1. Facteur fixe
2. Facteur variable
117
II.2- Les types d’entreprises
118
a. Entreprises privées
• Entreprises individuelles
• Sociétés privées
• Entreprises coopératives
119
b. Entreprises publiques
• Entreprises appartenant en totalité ou en partie
à l'État (ou aux collectivités locales). Elles se
distinguent des administrations publiques par le
fait qu'elles produisent des biens et des services
marchands.
120
c. Secteurs d’activité
Secteur primaire
Secteur secondaire
Secteur tertiaire
Secteur quaternaire
121
d. Concentration des entreprises
• Par concentration on entend le processus de regroupement
d'entreprises dans le but d'améliorer leurs conditions d'offre et
d'augmenter leur pouvoir vis-à-vis de leurs concurrents ou même
leurs fournisseurs.
1- Les types de concentration
Concentration horizontale
Concentration verticale
Concentration conglomérale
122
2- Les modalités de concentration
• La fusion
• L’absorption
• La prise de partition financière
123
III – 3 : Les comptes de l’entreprise
• Le service comptabilité
• Il doit établir au moins une fois par an deux
documents comptables obligatoires
124
a- Le compte de résultat
Anciennement appelé compte d'exploitation, le compte de résultat est la
première pièce maîtresse des comptes de l'entreprise.
1- Description.
Le compte de résultat mesure les flux de l'entreprise au cours d'une période
donnée
125
2- Les produits d'exploitation.
Il s'agit des revenus et des charges liés à l'activité de production de l'entreprise,
le mot exploitation étant à prendre au sens de "métier de l'entreprise".
3- Les produits financiers.
Ce sont les produits qui ne sont pas générés par une activité industrielle mais
par une activité financière.
126
4- Les produits et charges exceptionnels.
• Comme leur nom l'indique, les produits
exceptionnels ne font pas partie de
l'exploitation courante de l'entreprise.
127
b. Le bilan
• Le bilan est la deuxième pièce maîtresse des comptes de l'entreprise.
1- Description.
• Le bilan donne une situation de l'entreprise à une date donnée : c'est
une photographie de l'entre- prise à cette date.
128
• L'actif du bilan.
• C'est l'image de ce que l'entreprise possède.
• Leur qualificatif d'immobilisé est bien synonyme de leur manque
de liquidité ; ils ne sont en général pas susceptibles de se
transformer en argent liquide en moins d'un an.
129
Ce sont :
les immobilisations incorporelles,
les immobilisations corporelles
les immobilisations financières
Les immobilisations sont généralement
amortissables (sauf fonds commercial, terrains et
immobilisations financières) sur une durée
fiscalement déterminée.
130
– Les actifs circulants : ils n'ont pas vocation à rester de
manière durable dans l'entreprise.
131
3- Le passif du bilan.
C'est l'image de ce que doit l'entreprise. Les éléments du passif se présentent par
ordre d'exigibilité croissante.
Le passif se décompose en deux grandes masses : les fonds propres et les dettes.
Les fonds propres (ou capitaux propres) : ils se trouvent en haut du bilan et, composés
de ressources stables, ils déterminent ce que l'entreprise vaut.
132
Les dettes : elles représentent ce que l'entreprise doit.
Ces sommes se répartissent en dettes financières (ce
sont les intérêts d’emprunt, les découverts bancaires...),
en dettes d'exploitation (représentant les engagements
envers les fournisseurs, après obtention de délais de
paiement, et les sommes dues au personnel, au fisc, aux
organismes sociaux, …).
133
III. Les ménages et la consommation
• Les revenus des ménages sont répartis entre la consommation et
l'épargne.
• La consommation correspond à toutes les dépenses en biens et
services réalisées par les ménages dans le but de satisfaire leurs
besoins, ce que l’on appelle la con- sommation finale.
• La partie des revenus qui n'est pas affectée à ces dépenses
constitue l'épargne.
• L'épargne concerne également les autres agents économiques tels
que les administrations et les entreprises.
134
III.1- Instruments d'analyse de la consommation
Afin d’analyser la structure de la consommation finale des ménages, il faudrait
comprendre la réaction de ces derniers par rapport à certains paramètres décisifs
dans leurs décisions
A-Influence des prix
1- Effet de substitution
Les consommateurs peuvent généralement utiliser différents biens pour satisfaire un
même besoin.
135
2- Elasticité de la demande
En matière de la demande des biens, la réaction des
consommateurs aux fluctuations des prix varie en intensité.
Le concept d’élasticité de la demande permet de mesurer
cette intensité.
Elasticité-prix = % de la variation de la demande d’un bien
% de la variation du prix de ce bien
136
3- Types de liens entre biens
Différents liens existent entre les biens. On vient de voir le lien de substituabilité
mais deux autres liens sont possibles : la complémentarité et l’indépendance.
Elasticité-prix croisée =% de la variation de la demande d’un bien
% de la variation du prix d’un autre bien
Pour les biens substituables, la hausse du prix de l’un doit inciter à augmenter la
consommation des autres. L’élasticité-prix croisée doit donc être positive.
Inversement, elle est négative pour les biens complémentaires puisque la hausse du
prix de l’un des biens pénalisera la demande des autres biens. Cette élasticité sera,
enfin, nulle pour les biens indépendants.
137
b. Influence du revenu
La réaction des consommateurs en ce qui concerne leurs
comportements d’achat suite aux variations de leurs revenus peut être
mesurée par l’élasticité-revenu :
Elasticité- revenu= % de la variation de la demande d’un bien
% de la variation du revenu
138
1- Biens normaux
• On trouve dans cette catégorie les biens concourant à la satisfaction
des besoins élémentaires comme l’alimentation, l’habillement, les
équipements ménagers, etc.
139
2- Biens supérieurs
• On trouve dans cette catégorie les biens manufacturés de luxe et
des services de grande qualité (santé, communication, loisirs, etc.).
La part de ces biens dans le budget des ménages augmente avec
l’augmentation du niveau de vie.
3- Biens inférieurs
• Il s’agit des biens ou services de qualité très médiocre qui ne font
l’objet d’une demande qu’en situation de pauvreté.
140
III.2- Intérêts de l’épargne
Motifs d'épargne
A- Les motifs d'épargne sont très variés :
1 -Le désir d'économiser en vue d'effectuer ultérieurement des achats
importants (logement, terrain, etc.).
2 -La constitution d'une réserve face à l'incertitude du futur (chômage, maladie,
v vieillesse, etc.).
3 -La constitution ou le développement d'une affaire (entreprise par exemple)
141
b- Rôle économique de l'épargne
• L'épargne est la source de financement des investissements. C'est
grâce à l'épargne que le développement et la modernisation des
entreprises sont possibles.
142
L’Etat. L’Etat comprend trois principales composantes :
(1) les administrations publiques centrales ; (2) les administrations publiques locales ; (3) les
administrations de la sécurité sociale.
Il remplit généralement trois principales fonctions:
(1) fonction de redistribution des revenus ; (2) fonction d’allocation de ressources ; (3)
fonction de régulation de l’activité économique.
IV.1- L’intervention de l’Etat dans l’économie
a- La conception libérale
Selon cette idéologie, l’Etat doit laisser librement fonctionner les mécanismes du marché.
Celui-ci est capable de s’autoréguler et d’éviter les crises économiques prolongées. On parle
de l’Etat gendarme ou de l’Etat minimal.
b- La conception interventionniste
Le courant interventionniste considère en revanche que l’Etat, par son action,
peut intervenir efficacement et, en cas de crise, stimuler la de- mande et ainsi
favoriser la production, donc la croissance et l’emploi. On parle dans ce cas de
l’Etat providence.
144
IV – 2 Pourquoi l’Etat intervient-il?
Objectifs économiques de l’Etat
Ces objectifs peuvent être représentés par le carré magique de Kaldor :
-la croissance économique mesurée par le taux de croissance du PIB
-le plein emploi mesuré par le taux de chômage ;
-la stabilité des prix mesurée par le taux d’inflation ;
-l’équilibre des échanges extérieurs mesuré par le solde de la balance
des paiements courants.
145
Ainsi on appelle politique économique l’ensemble des actions mises
en œuvre par les pouvoirs publics pour atteindre des objectifs
économiques.
B- Les différents types d’intervention de l’Etat Pour atteindre ces objectifs, l’Etat dispose de
deux types de politiques économiques :
-Les politiques conjoncturelles agissent à court terme sur les
indicateurs économiques.
-Les politiques structurelles cherchent à modifier la structure de la vie
économique sur le moyen et le long terme afin d’offrir les conditions
nécessaires à une augmentation de la capacité à produire.
Ces politiques visent à améliorer le fonctionne- ment des mécanismes
du marché (privatisations, baisse du coût du travail, réduction des
impôts…).
C- Les instruments de la politique économique
Pour atteindre les objectifs économiques, les principaux instruments
de la politique conjoncturelle sont la politique budgétaire, la politique
monétaire, la politique industrielle ou encore la politique des revenus.